Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le blog de l'institut
26 avril 2007

Air d'autoroute.

M_lancolie
Dürer
Mélancolie.

J'étais à 8 heure du matin dans la salle E1003, nous sommes 8 sur 14 élèves, c'est un plutot bon jours.
Je suis arrivé en premier par un miracle de la vierge Marie des transports en communs.
J'ai décroché un café presque bon à la machine. Je repose un peu ma tête contre mes poignets. J'ai tant besoin de souffler.
C'est drôle de se retrouver à 22 ans dans une salle d'anglais à faire des excercices que je faisais en 4 em. J'adore ça, ne vous en faites pas. Non, ne vous en faites pas.
Si vous voulez un conseil, ne soyez pas joyeux. On ne pardonne rien à quelqu'un qui veut faire croire qu'il est de bonne humeur. Plaigniez vous tout le temps. On vous adorera. Rendez vos prochains utiles.
Mais ne comptez pas sur moi.

J'ai tant souffler pour vous que ce reste fade et sans espoir que vous faites tant bien que mal flotter à 37 degré 5 dans vos boyaux et que vous nommez âme me remplit d'un dégout inexpliquable.

T'es comme un gosse devant un nouveau jouet, t'es comme un dingue devant, tu es au paradis des mômes heureux devant leurs nouveau jouet, mais t'as pas regardé le mode d'emploie parce que t'étais trop content, alors du coup, t'as fait une connerie et tout est pété maintenant. Tu va décevoir ceux qui t'ont offert ca. Tu as honte pour toi, mais tu ne sais plus quoi faire. Tu aimerais te cacher pour toujours, ne pas montrer que t'es un sale petit connard de raté.

Le prof arrive tout droit d'une planète qu'on appelle Grande Bretagne, il a 40 ans passé, il parle pas un mot de Francais et il nous apprend à dire «Bonjour, où est le drugstore s'il vous plait? » .
Je soupir un moment, un cran d'arrêt glacé me passe sur le front. Je demande d'aller aux toilettes. Je me passe le visage sous l'eau, je me regarde dans la glace et je me soupir à moi même pour me redonner courage
« Nous transitons tous à travers les égouts de ce cimetière du bonheur que nous appelons éxistence contemporaine mais pour certains le chemin est plus long et plus nauséabond alors on peut bien s'assoir sur son canapé se foutre un calibre dans la bouche et coller sa cervelle au plafond mais ça serait foutrement pas original ou en tout cas il me faut une autre chose bordel de merde je retourne en cours moi et mes 22 ans de crises d'ado. »

Il m'est arrivé de rester une vingtaine de minute devant  Nave Nave Mahana de Gauguin. Il m'a sembler comprendre alors la figure à l'arrière plan, le visage verdatre avec une robe rouge a fleurs blanches. Ce visage tient de l'apparition, de la révélation. En tout cas, il y en a assez pour moi.
Je suis hanté par ce regard. Déjà malade, affaiblit. Le regard inquisiteur, qui rend coupable.

Par le fenêtre ouverte, il arrive le petit vent frais de cette matinée. Le soleil commence juste à faire son entré. Je me retourne, et j'aperçoit une forêt haute, de chênes surtout. Très verte et fraiche. Au dessus, les nuages avait ouvert un petit corridore pour les rayons de soleil. C'était comme si la voute du ciel s'effritait un peu, sous le poids d'une chaleur attroce au dessus. Elle tenait encore, mais c'était fragile.
J'eut soudain envie de VIVRE dans cette forêt. Je construirais une cabane. Je ferais ma toilette dans les chiottes du batiment B ( les plus propres) et je mangerais des sandwich jambon-beurre du Crous. Je passerais mes journées à regarder s'égratiner les nuages au desus de moi. Je passerais ma journée à regarder s'effondrer l'homme à mes côtés.

J'ai le moral dans le tramway. Le peu d'énergie à la décharge, que survole des mouettes aux dents jaunes. Mes derniers espoirs se déssechent sur une aire d'autoroute, ou des routiers viennent pisser leurs vinasse. Mes yeux accrochés à des derniers lambeaux de spontanéité qui circulent rageusement, furtivement, toujours. Je voudrais laisser de côté mes esprits, mes états d'âme, ma rancune, tout ce qui est resté coincé, le laisser de côté, en réserve pour plus tard. Continuer seul, les mains dans les poches, avec une carcasse refaite a neuf. Aller frotter la cuirasse encore un peu, juste par curiosité.

Je n'ai plus que cela.
            De la curiosité...
                        Continuez sans moi...

Publicité
Commentaires
Publicité