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le blog de l'institut
3 janvier 2007

Dans ça.



marine

Nicolas de Staël
Marine.


En fait, je roulais doucement surtout parce que je repassais devant mon collège. Ca faisait un p’tit bout de temps, et de le revoir, comme ca, presque 10 ans après, sachant que c’était là qu’il c’était passé quelque chose, de définitif pour ma vie futur, ben ça me faisais ralentir…

Il était tellement collé derrière moi que je ne voyais même pas sa plaque d’immatriculation. Juste sa grosse tête et les appels de phares qu’il me faisais sans arrêt.
Je réagis assez mal au appels de phares. Ca me fait ralentir en fait. La bagnole c’est surtout un jeux pour moi. En plus, il y avait des travaux, donc il ne pouvait pas me doubler.
Je ralentissais encore…ça m’amusais pas mal de le faire chier comme ça…La file de voitures grossisais derrière moi. Arrivé a la fîn des travaux, il allais pouvoir me doubler, mais j’étais un vieux briscard de l’emmerdement, et j’allais lui montrer ce que je savais faire. J’enlève la clim ( j’ai toujours pensé que la clim empêchais d’avoir de bonnes reprises. Je suis un amateur c’est clair) et je coupe aussi l’auto radio ( ouais alors là, penser que l’auto radio te ralenti, c’est carrement être con..) Puis je me mets à accelérer à la sortie des travaux. Je sème sa bagnole de merde avec ma pauvre 206 hdi. Du coup, je le force à me suivre à 100 sur une petite route de campagne pleine de virages. Manque de bol, je connaissais parfaitement ces virages de merde, vu que depuis ma naissance de merde, je les ai fait.
Puis après ralentir à nouveau quand il ne peut plus me doubler…Accélérer quand il peut…je fais ça un moment…Je suis vraiment patient quand il s’agit de faire chier le monde… Puis, je me dit que ça va aller là, que j’ai des courses à faire.
Déjà, je ne sais pas me garer. Je n’ai jamais su le faire, et en plus, je déteste ça. Je sais que pleins de mec juge quelqu’un a la manière dont il fait ses reneaux, et ben ils doivent bien me prendre pour un con. J’en rajoute certe, mais ça me fait toujours marrer de voir que seul ma bagnole depasse de la file des voitures. Elle emmerde le monde même quand je ne suis pas là, une sorte de clone de moi même.

En ce moment, je garde toujours mes gants noirs sur moi. Comme ça, je ne suis pas en contact direct avec l’extérieur, ça met une barrière ; mon côté arrogant, mon côté connard.
Je feuillette le rayon livre de ce supermarché de province, avec en fond sonore des musiques de noël, des promotions et des vieilles qui te demandent de les laiser passer. J’arrive pas à tourner les pages avec les gants a la con, mais je les gardes . ca fait classe un mec qui n’arrive pas a tourner les pages d’un bouquin parce qu’il a des gants. Je choisis 3 bouquins asez merdiques, mais sans plus.
Y a vraiment pas a dire, dans un supermarché, je me sens vraiment au dessus du lot. Je crois que ca doit tenir a la démarche, si tu reste détaché, ignorant des perches qu’on te tend, tu passe au dessus de ce système, enfin, en théorie, puisque t’es dedans quand même, et que tu va passer a la caisse quand même, au dessus du lot ou pas…

A la caisse, je me dis que mes gants doivent surement attraper pleins de microbes, et qu’il faudrait peut être que je les laves tous les soirs.
Je me dit aussi que je vais peut être tomber dans les pommes, que noël me déprime en fin de compte, comme un bon paquet de depressif. Le genre de période qui te rappelle trop ta condition. Je me dit aussi que la buche de noël est toujours infect, que les marrons pareils, et qu’a la limite, si je devais choisir, je préfère encore le 14 juillet comme fête; y a toujours des connards qui se blessent avec les feux d'artifices.

Dans ce genre de supermarché, comme c’est a la mode dans beaucoup, on ne te donne pas de sachets plastiques. Genre y a des gens qui croient qu’on va sauver la planète, alors que le seul moyen de la sauver ça serais qu’on disparaisse et qu’on fasse aussi disparaître avec nous toutes les merdes qu’on a put faire, comme par exemple les supermarché et la fête de noël.
Je n’arrive pas a tenir mes bouqins avec les gants qui font tout glisser.
Sur le parking, je croise un ancien prof a moi. Lui dire que j’ai mis les voile de cette ville, que je suis étudiant, que ca va , que je l’aimais pas trop, et reparler du bon vieux temps et de tous les autres qu’est ce qu’ils sont devenut… J’ai préféré ma cacher derrière un panneau publicitaire, avec mes livres qui foutaient le camp à cause de mes gants.
Facile de retrouver la voiture-celle qui dépasse-, je jette tout sur la place passager, je met France musique, j’écoute 6 secondes de chants de noël , j’arrête France musique.

J’écoute le bruit du moteur, du ventilateur, des caddies derrière moi, des voitures sur le rond point, du vent qui s’engouffre dans les luttins de noël moches. Voilà. Dire que j’étais né dans ça, que je vis et que je vais mourir dans ça.

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Commentaires
C
Merci Merci Merci pour ces bons moments de lecture! C'est tellement troublant de rentrer dans ton univers qu'on en devient presque fou...<br /> Il y a tellement de choses à dire qu'il vaut mieux se taire...simplement...<br /> <br /> ...SAUF POUR samantha...
Z
Phoquin' life mon Jb...<br /> (j'adore aussi)
A
fucquin' life mon chéri....<br /> (j'adore)
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