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le blog de l'institut
9 juillet 2007

Le chapitre suivant.

Saint_sebastien

Saint Sébastien
Sébastiano Del Piombo


Oh oui, il n'y a que ça, j'en suis sur, je respire encore, et cela pour longtemps, même ici, oui, même ici je respire pour quelque chose, regarde, tu les vois, hein, tu les vois ces petits merdeux du samedi soir, que ça grouille de partout, ils se font les quais, parce qu'il y a les péniches avec les plus belles soirées, mais ouais, et toi tu y va pas, parce que tu vaut mieux que ça, mais putain qu'est ce qu'ils peuvent me dégouter, ça trime comme un fou la semaine, ça se casse le cul, ça s'économise, se prépart, s'achète les fringues, et les chaussures, tout ça pour un soir, Le Soir, mais bordel, est ce qu'ils savent mais non, tu le sais bien, ça ne réfléchit pas, mais ca s'éclate, oh mon Dieu, libère moi de toute cette merde que je côtoie, mais non, je les aimes, oui, bien sur, à ma manière, peut être de la pitié, mais je ne les supporterais plus très longtemps, non, plus très longtemps, et oui, regarde les encore un peu, ça a ciré la BM trop vieille, ça a sortie sa greluche pour la soirée, qu'elle c'est ravalée la façade pour l'occasion, parce que l'usine d'emballage ça fatigue la peau, alors ouais, ou encore ceux qui viennent en loup pour la soirée, les capotes dans le portefeuille, des barrêtes de shit dans la boite à gant, et ça a trimé en intérim pour faire le roi de la soirée et claquer sa bouteille de sky au bar du Q boat, oh ouais, mais ça a pas lu Camus ça, ça sais ce que c'est que l'homme absurde, oh non bien sur, tu vois, t'as un putain d'avantage sur eux, ouais, un avantage, c'est sur, tu claquera dans le cerceuil sans sourirs au moins, mais qu'ils s'éclatent donc, qu'ils serrent autant de meufs qu'ils veulent, qu'ils attrapent de l'herpès à l'arrière d'une merco, moi, leurs vies minables, je m'en fait des trophés de chasse, oh oui, je suis heureux qu'ils soient là, ils sont le spectacle de la déchéance, mais seulement, ouais, ce qui me casse les couilles, en fait, c'est cet aspect VIVANT, tu vois, une éspèce de certitude dans ce qu'ils font, une vie qu'ils vivent pratiquement, alors que toi, toi tu crois vivre quoi, à les regarder et à te dire qu'ils finiront la gueule par terre, mais ca sera même pas une revanche, parce qu'on est des frères humain, c'est ça le soucis, et que ça fait pas de différence, qu'on est juste un tas de boyaux entassés, avec plus ou moins de soucis et de peine dedans, mais que ça fait juste une masse inerte de plus au fond  d'un charnier, et quel sera ma vengeance alors, si ça serais que ça, mais non, putain, tu délire, je sais très bien ce qu'il se passera, ouais, moi, pour tout dire, je suis du côtés des tocards, des paumés de la vie, des SDF du bonheur, on sort de bars merdiques, de lycées professionnel, on frappe aux agences d'intérim, on se réfugie derrière une page de Lautréamont, on rêve de Mesrine, mais ouais, et, putain, on l'aura notre vengeance, oui, le jours ou merde, ca pètera pour de bon, tu crois qu'ils feront quel gueule, au fond d'une tranchée, arme au poing, la boue jusqu'au nez et les dents qui claquent, tu crois qu'ils feront fière mine face au peloton d'éxécution, oh ouais, comme j'aimerais les voirs se pisser dessus quand ils se rendront compte de ce que nous savons déjà, oui, nous sommes, en vérités, à l'ombre des sombres nuages porteur d'une foudre terrible, et oui, nous avançons masqués, titubant, dans l'attente du chapitre suivant.

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Commentaires
J
Bon, je vais devoir mettre fin à cette petite réunion tuperware.<br /> En fait, je ne pensais ni à Céline, ni à cette petite arriviste de Lolita Pille qui ne fait que surfer sur la vague j'suis-une-pétasse-je-le-sais-je-prend-de-la-coke-<br /> mais-mon-monde-est-mieux-que-vos-vies-de-merde.<br /> Je pensais plutôt au style de Joyce (Ulysse) ou encore de Beckett ( L'innomable ), c'est à dire, une phrase longue, ou on se laisse guider par ses pensés, sans chercher à en contenir le flux ni la cohérence.<br /> Pour le fond, ça me rappelle Waiting period de Selby.<br /> Mais je tiens a rendre hommage à celui qui a inventé ce style et qui est inconnu, c'est Edouad Dujardin avec " Les lauriers sont coupés".<br /> jb.
P
Ouais mais là c'est de la pétasse puissance 1000 tu vois.... on peut pas lutter.<br /> Dans ce bouquin j'avais juste adoré les 3 premières pages,quand elle fait sa propre présentation...pétasse autoproclamée...mouarrf.
M
[Oui, mais au moins après tu comprends pourquoi ces filles à papas te foutent la gerbe, ça donne une raison valable :)]
P
[Hell,pour moi c'est de la polution littéraire...]
M
T'as lu Hell ?
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